Bellaq je suis, qui cherche l’infini dans ce qui est fini, qui le définit même, qui fonce dans le romanesque, parfois dans le rocambolesque, sans feux ni phare. Seul l’éphémère perdure, a lancé le poète espagnol Francisco de Quevedo, alors, hop, fabriquons-en au plus tôt ! Inutile de regarder du côté des étoiles qui luisaient encore hier, le vieux ciel s’est déchiré, et la Nouvelle-Compostelle perce derrière.
Bellaq je suis – embouchez la trompette – qui ne feins pas, qui ne geins pas, contrairement aux autres poètes. Où que je sois, je reste dans tes alentours ou alors dans le détour, et aurplus je te revois à rebours et sans atours. Mon poème se compose de mille processus qui déforment et reforment la réalité en vue de faire revivre le passé. Si j’échoue, et j’insiste lourdement sur le mot « si », je serai au moins l’amant vaincu vainquant sa tristesse.
Bellaq je suis, qui préfère l’idéal à l’idée, ta personne en chair et en os à ton personnage, la glaise à la glose. Je suis celui qui danse la danse de l’éternité, en tournant autour de toi à l’iroquoise, en s’évertuant à refermer peu à peu le cercle.
Bellaq je suis, qui donne à l’endroit chez toi qu’il convient de taire un baiser qui annonce trois désirs nouveaux et qui vaut promesse digne de Prométhée. La énième fois sera la vraie, la bonne et je serai Amadeus dans ton âme.