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Voici, douce lectrice, dix mille versets faits d'un métal que j’espère assez lourd pour faire chavirer ton cœur de mon côté. Voici un poème plus virgilien que Virgile lui-même. J’y raconte en beau langage bien sonnant et traversant, un amour en Nouvelle-Compostelle, qui aurait pu être le nôtre. Viens me cueillir dans tes mains et je te ferai remonter à un temps immobile où, sans crainte de beaucoup me tromper, tu n’étais toi-même qu’une primevère en Provence. Viens valser avec moi une dernière fois sur le pont d’Iéna ou alors dans l’au-delà.

Ici je prends souvent le point de vue du poisson rouge dans son bocal ou celui du voyant qui s'est enfermé par inadvertance dans sa boule de cristal. Ici j’aurai succombé à une double tentation, celle de l’enflure et celle du brun. Et j’aurai voulu réaliser le vieux rêve de Léonard de Vinci, c’est-à-dire marcher dans les pas de Dieu, qui me précipitera dans bien des abîmes de Sa confection.

Je le dis en guise de préambule, la romance que voici, qui sera tour à tour parabole et paradigme, n’est que la face A du dit de la Belle, que l’avant-livre et il reste donc l’après-livre. Les muses, je parle des miennes, de mes anciennes, qui m’ont donné des baisers divinisants, je les remercie aussi d’avoir raccourci le chemin, philosophiquement parlant, entre le pour-toi et l’en-toi et d’avoir fait bifurquer la poésie jusque dans mes entrailles et les leurs.